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La Gazette
La Gazette
Les Unes emblématiques de ce titre de presse
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792. Le journal continuera à être publié, sous des noms divers, jusqu’en 1915.
Le 30 mai 1631, Renaudot, médecin et entrepreneur protégé de Richelieu, obtint un privilège qui lui permit d'imposer sa Gazette malgré les contestations de la communauté des libraires de Paris et face à la concurrence d'une feuille rivale, le Nouvelles ordinaires de Jean Epstein. En contrepatie, le pouvoir royal, au moment où son autorité était encore fragile à l'intérieur du royaume et sa politique extérieure prise dans les complications de la guerre de Trente Ans, disposait d'une publication à ses ordres.
Hebdomadaire, elle compte quatre pages, augmentées dès novembre 1631 de quatre autres pages intitulées Nouvelles ordinaires. Premier véritable journal français, il donne les nouvelles fraîches de l'étranger et de la Cour. « Une seule chose ne céderai-je à personne, dit Renaudot, en la recherche de la vérité, de laquelle cependant je ne me fais pas garant ». Louis XIII, par jeu, y contribue parfois. Au XVIIe siècle, La Gazette est tirée à 8 000 exemplaires dans la capitale et diffusée en province sous 35 éditions.
En 1762, elle change de nom pour La Gazette de France et devient bihebdomadaire. En 1787, l'éditeur Charles-Joseph Panckoucke la prend en location et l'ajoute au Mercure de France dont il est le propriétaire, puis au Moniteur universel qu'il fonde peu de temps après. Elle tire à 12 000 exemplaires par semaine.
Pendant la Révolution, La Gazette reste silencieuse sur les événements, ne mentionnant même pas la prise de la Bastille. Elle est reprise par le ministère des Affaires étrangères en 1791, devenant l'organe du parti girondin. Dès le 1er mai 1792, elle paraît tous les jours, prenant le nom de Gazette nationale de France après l’exécution de Louis XVI en 1793.
Par la suite, son orientation politique, toujours prudente, varie en fonction du régime en place : bonapartiste sous le Premier Empire, elle est royaliste pendant la Restauration. Sous la IIIe République, elle devient la tribune des légitimistes, puis des orléanistes comme Charles Maurras ou Jacques Bainville. Les difficultés de la guerre la contraignent à se saborder en 1915.