Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ». Il s'imposa dans le paysage médiatique français de la IIIème République en 1882 par la révélation du scandale de Panama et en octobre 1894 en s'érigeant comme le premier journal à révéler l'arrestation de Dreyfus. Il devint alors une tribune manifeste des antidreyfusards. Drumont céda La Libre parole à Joseph Denais en 1910, ce qui engendra une radicalisation de la ligne éditoriale et une tentative de rapprochement vers l'Action française. Le journal cesse de paraître en 1924.