L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français, publié de 1899 à 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine), avec un rayonnement sur tout l'Ouest de la France. C’est le prédécesseur d'Ouest-France, qui l'a remplacé à la Libération.

Le journal est fondé par deux Bretons, l’avocat Emmanuel Desgrées du Loû et l'Abbé Trochu. Tous deux animés d'une profonde foi chrétienne et d'une forte sensibilité républicaine et sociale, très attachés à leur région, ils déplorent la faiblesse des industries, la désertification des campagnes, la précarité de la condition ouvrière et paysanne. C’est pour agir sur l'opinion et les pouvoirs qu’ils créent L'Ouest-Éclair.

Lancé au moment de l'Affaire Dreyfus, qu'il couvre abondamment, le quotidien va se développer au fil de décennies marquées par de nombreux scandales.

Après des débuts difficiles, le journal finit par s'imposer et les 250 000 exemplaires sont atteints pour le 25^e anniversaire. En 1932, la zone actuelle d'Ouest-France (Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire) est entièrement couverte. L'Ouest-Éclair devient le premier quotidien régional français. 

La Seconde Guerre mondiale vient bouleverser la vie du journal. En 1940, les troupes d'occupation s'installent à Rennes. Continuer à paraître sous le contrôle de censeurs militaires ou faire cesser la parution du journal : au sein de la direction, le débat fait rage. Finalement, la décision de continuer à paraître l'emporte.

Deux hommes incarnent le refus de ce compromis : Paul Hutin-Desgrées quitte aussitôt son poste de secrétaire général ; le journaliste François Desgrées du Loû, fils d'Emmanuel, démissionne lui aussi. Le dernier numéro paraît le 1er août 1944, peu de temps avant la libération de Rennes par les Américains le 4 août. L'Ouest-Éclair est interdit pour collaboration.

Ouest-France prend le relais de L'Ouest-Éclair dès le mois d'août 1944, avec à sa tête ceux qui avaient refusé de collaborer : Paul Hutin-Desgrées, accompagné de son beau-frère François Desgrées du Loû.