C'est le 1^er juillet 1836 que paraît pour la première fois en kiosque La Presse. Émile de Girardin entend alors créer un grand quotidien populaire, hors de la politique et dans lequel la publicité aurait une grande place. Il s'oppose ainsi aux journaux de partis, réservés à un petit nombre de lecteurs, et propose, de fait, une presse grand public en divisant par deux le prix de l'abonnement : de 80 francs, il passe à 40, soit deux sous le numéro.

Le succès est immédiat, grâce d'abord à son moindre coût, mais aussi grâce à la formule du roman feuilleton et à la publication exclusive de romans à paraître tels que La Vieille Fille de Balzac qui fit la une du premier numéro et provoqua un scandale. Mais Girardin avait des opposants nombreux et connut trois années difficiles à la suite desquelles il s'associa au banquier Alexandre Dujarrier. Dès lors, le tirage qui était de 13 483 exemplaires passa à 63 000.

En 1848, le journal de Girardin appuie la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, avant de passer dans l'opposition. Dès le coup d'État de 1851, Émile de Girardin menacé se réfugie à Bruxelles. Lorsqu'il revient en 1852, il reprend la direction puis vend sa participation alors que le journal risque d'être supprimé. À partir de là, La Presse passe entre de nombreuses mains, avant d'être repris par Girardin, qui espère alors beaucoup du libéralisme de l'empereur. Il est encore déçu et La Presse doit suspendre sa publication pendant la Commune. Lorsque le journal reparaît sous la direction de La Guéronnière, c'est devenu une publication bonapartiste, voire conservatrice.

Le 10 mai 1927, le journal titre : « Nungesser et Coli ont réussi ! ». Quelques heures plus tard, on apprenait que l’appareil s’était abîmé en mer la veille. L'affaire signe la faillite de La Presse.

Voir aussi : Le jour où la pub changea l'histoire de la Presse