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Le XIXe siècle
Le XIXe siècle
Les Unes emblématiques de ce titre de presse
Fondé en 1871 par Gustave Chadeuil, le XIXe Siècle était un quotidien républicain et anticlérical. Après de nombreuses difficultés financières et la mort de son directeur Edmond About en 1885, Edouard Portalis se voit confier la direction du journal. Célèbre pour ses scoops de toutes sortes, le journal est notamment responsable de « l’Affaire des décorations », révélant avant tout le monde les pernicieuses manigances du gendre Wilson. Publié avec Le Rappel à compter de 1895, le journal tombe lentement dans l’oubli avant sa disparition définitive en 1921.
En novembre 1871, l’écrivain Gustave Chadeuil fonde Le XIXe Siècle, un quotidien politique et littéraire à l’éthique résolument républicaine et anticléricale. Fervents défenseurs de la République, plusieurs grands noms de la presse de l’époque viennent étayer les rangs de la rédaction, à l’instar du polémiste et écrivain Edmond About (1828-1885) – conspué à ses débuts pour son allégeance à la Cour de Napoélon III – ou encore Francisque Sarcey (1827-1899), d'abord critique au Temps.
Dès 1872, les feuillets publiés soutiennent le régime d’Adolphe Thiers et rendent compte de la vocation initiale du journal, notamment dans la Une du 2 mai 1872. « Mais M. Thiers, avec ses imperfections, ses erreurs et ses faiblesses, est encore le seul homme qui puisse présider la République », clamait alors Edmond About.
Fermement opposé à l’intégration du clergé dans la vie politique française, Le XIXe siècle ne manque pas d’afficher son anticléricalisme au travers d’articles à l’ironie toute maîtrisée, parmi lesquels « Ces beaux messieurs de L'Univers » du 27 juin 1873 dans lequel Edmond About vilipende L’Univers, quotidien conservateur et ultramondain créé par l'abbé Migne en 1833. Aux Communards et à la radicalité, le journal a toujours préféré la nuance et l'exaltation d’un seul et même système politique.
Le journal rencontre des difficultés financières dès les premières années de son existence à la suite d’une mauvaise gestion du capital par le banquier Brodin et Gustave Chadeuil. Même si l’audience du quotidien ne cesse de croître pour atteindre le seuil des 10 000 exemplaires vendus en 1873, le journal est interdit à la vente sur la voie publique du 27 février au 20 août 1874, puis du 3 octobre 1874 au 7 mars 1875. Il est également suspendu quinze jours au mois de juin 1874.
Fidèle aux idéaux républicains du journal, Jules Simon (1814-1896) signe une louange solennelle de la proclamation de la Troisième République en une série d'articles intitulés « Les souvenirs du 4 septembre 1870 », publiés en avril 1874 et qui relancent pour un temps les ventes du XIXe siècle.
Lors de la crise du 16 mai 1877, le journal tire profit de la prospérité des salons pour constituer une alliance avec deux autres titres, La France et La République française, pourfendant ensemble les mesures du maréchal Mac-Mahon. Largement critiqué par ses pairs pour sa gestion aléatoire de la rédaction, Edmond About dirige le journal jusqu’à sa mort en janvier 1885 – même s’il avait déjà, en partie, perdu le contrôle de sa publication.
Les ventes du quotidien déclinent peu à peu, passant de 20 000 exemplaires en 1881 à 13 000 à la fin de l'année 1883 ; à la fin des années 1880, un supplément à cinq centimes, Le Petit XIXe, fait son apparition dans les rues.
En 1885, Edouard Portalis se voit confier la direction du journal et décide alors d’en abaisser le prix – de quinze centimes, il passe à cinq. La mesure prend effet dès juillet 1887. Portalis multiplie les révélations sur des scandales politiques jusqu'à la célèbre « Affaire des décorations » qui conduit le président Jules Grévy à la démission. Journaliste enorgueilli par ses récents succès, il publie un grand nombre d'articles à charge sur les cercles de jeu et la Compagnie Générale Transatlantique. Portalis est accusé d’extorsion et condamné en 1894 par le tribunal de la Seine à rembourser 140 000 francs à l’Assurance Financière de Boulan.
Les accusations s’accumulent et des soupçons de chantage viennent ternir d'autant plus sa réputation ; il est contraint de prendre la fuite. Il abandonne ainsi le journal et nombre de lecteurs sensibles à son style journalistique, direct et incisif. L’administrateur Émile Danthesse rattache alors Le XIXe siècle à la Société du journal Le Rappel. Les deux journaux sont publiés ensemble à partir de 1895.
Sous l’impulsion de Charles Bos (1862-1926), le journal se mue en une feuille radicale-socialiste, loin de ses desseins originels. Il périclite inexorablement jusqu’à la fin de sa publication le 30 juin 1921.