Le siège d’Angers, l’écrasement de la rébellion militaire vendéenne
Les 3 et 4 décembre 1793, l’insurrection contre-révolutionnaire est stoppée par l’armée républicaine à Angers, ville que les rebelles ont déjà prise et qu’ils estiment stratégique.
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Une question traverse de façon récurrente l’historiographie de la Révolution française : quand et comment naît la guerre de Vendée ?
Est-ce la première semaine de mars 1793, quand des émeutes contre la levée des 300 000 hommes secouent les Mauges et le sud de Nantes ? Faut-il remonter en 1792, quand les paysans des Deux-Sèvres se soulevèrent à côté de Bressuire ou en 1791 quand des défenseurs de l’Église romaine furent tués dans le Marais ?
La bataille qui eut lieu, le 19 mars 1793, dans le département de la Vendée, près de Saint-Fulgent, au pont de Gravereau, doit être cependant considérée comme le début effectif de ce qui s’est appelé ensuite guerre de Vendée.
En lui-même l’événement est médiocre : une colonne, mal commandée, partie de La Rochelle, se débande devant une bande de révoltés. Mais la fuite des soldats et des volontaires provoque la panique dans toute la région et les députés de la Convention présents sur place y voient l’œuvre des Girondins et des traîtres. Ils changent la signification de ce petit affrontement et alimentent les luttes partisanes à la Convention.
Alors que tous les départements de l’Ouest ont été concernés par des insurrections, comme en témoigne le Courrier des Nantais, les « rebelles de la Vendée » vont devenir le seul exemple de la menace contre-révolutionnaire, faisant suspecter les républicains du département, comme le regrettent amèrement les patriotes des Sables, qui se seront distingués par leur résistance !
« La Vendée » s’impose ainsi, dans son imprécision même, justifiant les attaques des Montagnards contre les Girondins à Paris, comme la mobilisation exceptionnelle lancée dans tout le pays, ce qui conduira à la constitution d’armées hétéroclites et peu disciplinées.
Les « Vendéens » y gagneront leurs premiers succès avant que ne s’ancre dans les esprits l’idée que la Vendée est inexplicable.
––Jean-Clément Martin
Les 3 et 4 décembre 1793, l’insurrection contre-révolutionnaire est stoppée par l’armée républicaine à Angers, ville que les rebelles ont déjà prise et qu’ils estiment stratégique.
En 1794 le représentant Carrier, envoyé un an plus tôt à Nantes pour réprimer l’insurrection vendéenne, comparaît devant le Tribunal révolutionnaire pour ses actions brutales : « À bas la tête de Carrier et toutes celles qui lui ressemblent. »
Après plusieurs mois de tentative de pacification de la région, plusieurs représentants de la Convention nationale invitent les chefs de l’armée rebelle à signer un traité de paix définitif. Celui-ci est entériné à La Jaunaye, près de Nantes.
Vingt ans après les révoltes de l’ouest et tandis que le Premier Empire touche à sa fin, la Vendée est de nouveau un théâtre d’affrontements – cette fois-ci, avec les armées napoléoniennes.
Lorsque la veuve du fils de Charles X revient en France pour prendre le pouvoir à Louis-Philippe, elle est livrée aux autorités par Simon Deutz, juif récemment converti. La presse légitimiste se lance dans une campagne antigouvernementale, parodie de 1793.
Pendant la guerre franco-prussienne, à Loigny, un corps d’armée français monarchiste et ultra-catholique se fait remarquer sur le champ de bataille. À sa tête, Athanase de Charette, petit-fils du célèbre général vendéen.
À l’occasion de l’érection d’une statue en hommage à la « Vendée martyre » de 1793, le journal de l’extrême droite royaliste se fait le porte-voix de la « mémoire vive » d'une France antirévolutionnaire.