Dada et la presse parisienne
Le 8 février 1916 naissait le mot « dada », inventé par Tristan Tzara et Richard Huelsenbeck. D'une importance capitale dans l'histoire artistique du XXème siècle, le mouvement Dada (ou dadaïsme) n'a pourtant pas eu l’heur de plaire aux journalistes de l'époque...
Né à Zurich il y a 100 ans, le mot "dada" a été choisi au hasard dans un dictionnaire Larousse. Ce sera le nom d'un mouvement artistique qui, né du sentiment d'horreur face à la Grande guerre, remettra en cause toutes les conventions esthétiques, politiques et idéologiques en vigueur. D'abord exporté en Allemagne, à Berlin, Hanovre et Cologne notamment, le dadaïsme arrive ensuite en France : le 17 janvier 1920, Tristan Tzara débarque à Paris où il est accueilli comme le messie par un petit groupe d'artistes locaux. Parmi eux, André Breton, Philippe Soupault, ou Louis Aragon, futurs chefs de file du surréalisme.
Les manifestations dadaïstes – soirées, récitations, danses en costumes, lectures de poèmes –, véritables happenings avant l'heure, défrayent la chronique. « Dada, lui, ne veut rien, rien, rien, écrit Francis Picabia dans son Manifeste, il fait quelque chose pour que le public dise : nous ne comprenons rien, rien, rien. » Et en effet, le public, qui assiste à des pièces de théâtre entièrement improvisées ou à des concerts de musique impossible à jouer, ne comprend rien et se scandalise souvent.
"Bourgeois nuls"
Très vite, Dada suscite les commentaires narquois ou consternés de la presse parisienne, notamment la plus conservatrice : impuissants, ineptes...
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