Chronique

La Fabrique de l'information

le 08/11/2019 par France Culture
le 28/06/2018 par France Culture - modifié le 08/11/2019

La Fabrique de l'Histoire termine la saison avec une série d'émissions consacrées à la "Fabrique de l'information".

 

- Circulation et falsification des nouvelles au XVIIIème siècle

 

Un entretien avec l'historien américain Robert Darnton pour parler de la circulation et de la falsification des nouvelles au XVIIIème siècle. 

Robert Darnton a longtemps hésité entre le journalisme au New York Times, où sa famille travaillait, et la recherche en histoire. Lors de son premier travail, il a suivi les faits divers et la police, qu'il a retrouvés plus tard, en s'intéressant à la communication et à la circulation de l'information au XVIIIème siècle. 

Après avoit étudié le futur révolutionnaire Brissot, et les entrepreneurs de "L'Encyclopédie", il a cheminé dans les archives de l'Arsenal à Paris. Et il y a trouvé la trace de la volonté du pouvoir royal, sous Louis XV et Louis XVI, de surveiller ses sujets par l'intermédiaire des "mouches" du lieutenant de police, et de contrôler les écrits publiés. 

Bien des libellistes s'enfuient donc à Amsterdam ou à Londres, d'où ils publient des pamphlets et journaux dont, à leur propre aveu, seulement la moitité des nouvelles sont vraies. 

Intervenant :

Robert Darnton, historien de la Révolution française et des Lumières

 

-  L'affaire Eugène Dieudonné ou la fabrication d'un événement médiatique

 

Au cours de l'été 1923, Le Petit Parisien, premier quotidien de la presse industrielle entame la publication sous la forme d'un feuilleton, d'une enquête au bagne menée par le grand reporter Albert Londres, titrée pour son premier épisode : «Une visite aux cachots de l'île Saint-Joseph. Une entrevue avec Dieudonné de la bande Bonnot». Dieudonné, membre supposé des «bandits tragiques" parce que proche des anarchistes, est un protagoniste malheureux de l'épopée sanglante qui a terrorisé et fasciné l'opinion publique à la veille de la Première Guerre mondiale. Il échappe de peu à la peine de mort mais se voit condamner aux travaux forcés à perpétuité en 1913. Au début des années 1920, la bande à Bonnot est encore dans tous les esprits, la question du bagne mobilise les esprits et Albert Londres bénéficie déjà d'une notoriété importante dans le monde de la presse. Un certain nombre d'ingrédients semblent donc propices à la réactualisation d'un feuilleton médiatique. 

Le 30 mars 1927, la  « Une » de plusieurs journaux annonce l'évasion du bagne d'Eugène Dieudonné qui devient...

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