Chronique

La grande tradition satirique française

le 20/10/2020 par Marina Bellot
le 16/03/2016 par Marina Bellot - modifié le 20/10/2020
Caricature de Charles Philipon, La Caricature, 1834 - Source : BnF

Alors que la France a été visée par deux attentats terroristes en 2015, la Semaine de la presse et des médias dans l'école, qui a lieu du 21 au 26 mars 2016, a pour thème la liberté d'expression pour la seconde année consécutive. L'occasion de rappeler que la France a une longue histoire en matière de presse satirique, unique en son genre.

Caricaturer, railler, provoquer, ridiculiser... La vigueur de la presse satirique et pamphlétaire ne s’est jamais démentie depuis sa naissance, au siècle des Lumières.  

La pensée dérangeante et souvent acerbe de ces philosophes défenseurs des libertés est alors relayée avec les moyens de l'époque : les manuscrits pamphlétaires, le plus souvent distribués par les ancêtres des vendeurs à la criée, s’échangent sous le manteau. Une simple lettre de cachet peut conduire tout droit à la Bastille ou mener jusqu'à l'exil comme Voltaire en a fait l’amère expérience...

C’est après la Révolution de 1789 que naissent réellement la liberté d'expression et sa longue lutte contre les pouvoirs établis. On assiste alors à un véritable foisonnement de caricatures : pas moins mille cinq cents gravures satiriques fleurissent entre 1789 et 1792 ! En 1793, le Comité de Salut Public demande même au peintre et député Jacques-Louis David de "multiplier les gravures et les caricatures qui peuvent réveiller l'esprit public et faire sentir combien sont atroces et ridicules les ennemis de la liberté et de la République". La preuve que, si la caricature prend souvent pour cible le pouvoir, elle peut aussi devenir un instrument à son service...

 

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