Extrait du journal

L’ambassadeur impérial de Guarient arriva à Moscou le 29 avril 1698, après un long voyage de trois mois. Il était accompagné d’une suite nombreuse dont faisait partie Jean-George Korb. Le tsar Pierre reçut fort amicalement les envoyés de l’empereur Léopold. Mais le logement qu’il leur assigna ne fut pas du goût de ses hôtes : comment! on prétend rit les installer dans des maisons const.- suites en bois ? L’ambassadeur, — chaudement appuyé par son se crétine, — protesta. Et le tsar Pierre donna ordre que tout le monde fût logé dans de la pierre de taille Dès les premières entrevues, Korb juge sévèrement le souverain russe. Il découvre son « défaut maître », si I on peut ainsi «lire : un esprit d’économe e poussé à l’extrême et une préoccupation constante des -iiieslions d’argent. Un soir, pendait une réception à la cour, Pierre dressa, en présence de tous les ambassadeurs, une liste comparative des diverses capitales européennes au point de vue de la qualité du manger et du boire, et de l’hospitalisé qu’il y avait trouvée. L< Po ligne occupait le dernier rang sur celle liste. L’ambassadeur de ce pays s’en montra fort attristé ; mais il ne put s’empêcher de faire remarquer au tsar que son séjour en Pologne lui avait profité tout de même : « Votre Majesté ne se souvient elle donc pas combien son ventre avait augmenté à son retour de ce voyage? — Parfaitement, ré pondit Pierre, c’est parce que je venais de Vienne, où j’a' ais été fort bien traité ; mais en Pologne je n’ai fait que perde » Korb s’enorgueillit très fort de ce témoignage impérial en faveur de la cuisine germanique. On ne peut pourtant s’empêcher de trouver que la conversation, à la cour de Russie, roulait sur

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