Extrait du journal

C'était triste encore. Ada passa. Elle descendit la grande allée qui conduisait à la terrasse du bout du parc. Des marronniers formaient la baie. De leurs bogues épineuses sortaient les marrons bruns, brillants, rebondissant dans l’herbe. Parfois le fruit se détachait tout entier et ne s’ouvrait qu’en tombant à terre. Les enfants de Vivien, cette famille à laquelle on avait donné asile, couraient sous les arbres ; ils préféraient cet endroit à tous les autres, lis faisaient des récoltes et des jeux sans fins. En voyant venir Ada, la plus jeune des tilles, une blondinette dont les cheveux sortaient en mèches folles d’un bonnet trop petit, vint lui montrer son tablier, rempli par les marrons d’Inde....