Extrait du journal

Dans ces derniers jours, les personnes qui passaient par la rue des Grandes-Arcades pouvaient apercevoir, dans la tranchée creusée pour la construction d’un égout, les restes d’une forte voûte et de murs d’une épaisseur considérable. Ces restes de maçonnerie sont les derniers vestiges de l’ancien hôtel de la Monnaie, construit en cet endroit en 1508, quand l’empereur Maximilien dota Strasbourg du droit de frapper des monnaies d’or. Sur chaque façade s’élevaient deux hauts pignons crénelés, dont l’un, situe en face de la PfalU (qui occupait une partie de la place Gutenberge, était surmonte d’une tourelle et orné d’une galerie gothique au-dessous du premier étage. Sur cette façade se trouvait une horloge avec deux petites cloches ; une statue en bois, représentant un chevalier cuirassé, portant cuissards et brassards, frappait avec un marteau sur l'une des cloches pour sonner les quarts d’heure, tandis qu’une deuxième ligure, représentant la mort, faisait sonner l’heure en frappant la seconde cloche. En 1738, lorsque le bâtiment fut démoli et la Monnaie transférée dans la rue des Fribourgeois (pour être logée plus tard dans l’ancienne intendance, près de la place SaintThomas), les deux ligures, hautes chacune de lm,45. furent placées à la bibliothèque municipale, où elles furent détruites en 1870 par l’incendie qui a réduit en cendres tant de souvenirs du vieux Strasbourg....