Extrait du journal

LA RENTE ET LE SUCRE. Un rentier cinq pour cent revenait, un jour de juillet dernier, de la grande séance où la chambre des pairs avait rejeté tout projet de conversion. Il était dans le ravissement, et il courait communiquer son bonheur à Madame, jeune merveilleuse, qui se croyait encore menacée d’un retranchement dans sa consommation chez la couturière, chez la marchande de modes et chez le ganter : — «La France est sauvée! » la France est sauvée ! s’écria le mari, dés la pare» mièvre antichambre. Point de réduction ! point de » conversion ! tu conserves, ma belle, tous tes menus » plaisirs, tes 6,000 fr., qu’on voulait réduire à 5,400. » Nous gardons la calèche, qu’il aurait peut-être fallu » changer contre une demi-fortune; je reprends la loge » que j’avais quittée par prudence ; je renouvelle le » bail de la tilla et retiens ce pauvre chasseur, que » j’avais presque congédié. Ces révolutionnaires du » centre gauche avaient déjà bouleversé toutes mes » petites affaires. J’allais en donner ma démission » de lieutenant dans la garde à cheval! Eh! eh! » le ministère et la chambre des pairs ont bien vu » tout cela Je ne sais, en vérité, ce que pend sait la chambre des députés avec la conversion. » Est-ce pour la conversion que nous avons fait la » révolution de 1830? »...