Extrait du journal

IV Si donc, laissant de côté la méthode des philosophes et celle des psychologues, l'apologiste veut se placer au point de vue de notre temps, la défense du Christianisme « peut prendre trois directions différentes, suivant que les arguments dont elle se prévaut ou les objections qu’elle réfute sont tirées des sciences, de la critique des textes et des témoignages, et enfin de l’histoire. Figurez-vous (pour rendre la chose plus claire à nous autres français) que la plaidoirie se partage entre trois avocats, dont l’un appartient à l’Académie des Sciences, un second à f Académie des Inscriptions, un troisième enfin à l’Académie des Sciences morales et politiques » 2. En ces deux phrases, Cournot résume très bien et l’ensemble des attaques subies par le Christianisme au six siècle et les divers modes de réponse adoptés par ses défenseurs. C’est au nom des sciences physiques et des sciences biologiques que l’on a nié comme absurdes les miracles et les dogmes.C’est au nom de l’exégèse, devenue prépondérante en matière religieuse depuis l’époque de Spinoza et de Richard Simon, que l’on a nié l’authenticité des Ecritures et, par suite, cherché à ruiner les dogmes et les prophéties. C’est au nom de 1 histoire que l’on a voulu rendre purement humains les faits du Christianisme et prétendu, soit rapprocher le Christianisme des autres religions, comme le bouddhisme, soit expliquer le Ch sionisme naissant et la formation croissante de la dogmatique chrétienne, soit montrer le Christianisme décomposé par les hérésies et les schismes, ruiné par les progrès de la civilisation, à la veille de s’abolir. Et c’est sur le...