Extrait du journal

Lorsque ces pages seront entre les mains de nos lecteurs, les plus importantes de nos fêtes religieuses de cette année seront passées, et de même que le Rosch Haschana n’a rien offert de particulier à Paris, le Kippour aussi a été ce qu’il y est tous les ans : foule dans les deux temples, foule dans la succursale destinée à ceux qui ne peuvent trouver place dans l’un ou dans l’autre. Ces trois jours de fête sont pour un grand nombre de nos coreligionnaires comme un règlement décompté de l’année entière où le culte ne les occupe que fort peu; ils constituent leur trois consolide. Nous ne voulons pas nous arroger le droit de faire ressortir la faiblesse de ce dividende; nous nous bornons à constater un fait. Dans le relâchement général du lien religieux, et lorsque les intérêts matériels menacent de tout envahir, il faudra peut-être se féliciter de ce que tant d’hommes, distraits par les affaires, se rappellent au moins qu’il est un temps destiné à se retremper dans les idées sérieuses et à chercher l’édification par le spectacle majestueux de la religion. Il est beau de voir les grands par la fortune et les distinctions sociales venir s’agenouiller avales plus humbles devant le maître de l’univers; la proclamation plusieurs fois répétée de l’unité de Dieu, de la faiblesse de l'homme, du néant de ce monde; le pardon de nos fautes que nous demandons et que nous nous accordons mutuellement; il y a certes là de quoi émouvoir les moins impressionnables. Maintenant tout est-il organisée pour que tes trois jours laissent un profond souvenir? pour que le chant,'...