Extrait du journal

du 7 janvier, Henry Grévile a composé un petit poème intitulé : « La Juive » (nous connaissions M. Henry Gréville comme romancier et ce travail nous le révèle avantageusement comme poète). C’est la sombre et tragique histoire d'une femme Israélite dont la «Sainte Hermandad » a brûlé le mari à Burgos, et qui a fui à une autre extrémité do l'Espagne avec son enfant pour le dérober aux bourreaux. Elle vit obscurément, christianisant au dehors, judaïsant à l'intérieur, mais un jour son secret est surpris : elle est jetée avec l'enfant dans les cachots du SaintOffice, se voit perdue; pour sauver son enfant elle le renie officiellement, dit qu’il n’est pantelle, qu'il est né chrétien. Ce pieux mensonge sauve l’enfant ; on mène la mère au supplice. Et qui trouve-t-elle devant le bûcher, au premier rang des spectateurs ? Ce même enfant costumé en blanc, voué au Dieu des chrétiens, et forcé d’assister au supplice1 de celle qui lui a donné le jour. Citons les derniers vers do cette lugubre tragédie :...