Extrait du journal

Israélite qui paraît plus directement intéressé à connaître ce qui se trame contre lui, et qui ignore ou dédaigne les menaces de ces croque-mitaines ! Et cependant les articles de journaux, les brochures, les livres se succèdent, sortant d'usines spéciales, et l’on veut bien ne pas nous les laisser ignorer, parce qu’on ► espère que r;indignation ou la crainte nous engagera dans des polémiques plus fructueuses que les œuvres indigestes à l’occasion desquelles elles s’engageraient. Peine perdue ! Nous ne ferons pas à ces turpitudes l’honneur — il vaudrait mieux dire l’aumône — de notre modeste publicité. Nous avons mieux à faire, et des travaux plus sérieux nous sollicitent de toutes parts. Au surplus, dans ce camp du moyen-âge, il y a des généraux, disons mieux quelques sousofficiers, mais point d’armée. On a la prétention de fonder des Ligues (ne se trouvant pas en mesure de fonder un journal) ; on s’offre le luxe d’un « Président », d’un « Délégué général », mais du galon, chacun en peut prendre! Une bonne liste de souscripteurs avec noms et adresses et sommes versées, produirait peut-être un peu plus d’effet ; si les adversaires s’alignaient, on pourrait les compter. Mais on est réduit actuellement à les peser, et encore qui s’en donnera la peine ? Suffit-il d’avoir la menace et l’injure à la bouche pour que menaces et injures soient prises au sérieux? Quiconque a assisté à la représentation d’une pièce militaire dans un cirque sait comment on y compose les armées ; un petit nombre de figurants — sortant incessamment par une porte et rentrant par l’autre, changeant rapidement de costume et se grimant avec aisance, — suffisent à donner — non pas le change, — mais l’illusion....