Extrait du journal

Le pauvre cirque, errant parmi les rigueurs de l'hiver, avait pris feu par suite d'une imprudence; les lions avaient été sauvés par le dompteur, et la hyène, quand on ouvrit sa cage, fît un bond gigan tesque et s'échappa dans la campagne. — Merci, amis, fit Lorvi d'une voix recon naissante. Mais ce que je regrette aussi, c'est la perte de ma roulotte... et peut-être de ma hyène! Ah! pourquoi faut-il que nous ayons eu affaire à un maire sans cœur qui nous a chas sés! C'est lui qui est cause de tous nos maux. Et il essuya ses yeux pleins de larmes. Tous, de nouveau, à qui mieux mieux, s'ef forcèrent de le consoler. — La neige ne tombe plus, le ciel s'éclaircit. — Demain, on se remettra en route! — Nous atteindrons le bourg où, l'année passée, nous avons fait une bonne recette-'. Et, malgré de si grandes fatigues, de telles émotions, chacun, loin de songer à prendre un repos bien mérité, attendait avec anxiété le jour. — Regarde, Auguste, dit alors avec un sou rire sa femme en lui montrant Benjamin, Poussa et Crinoline qui dormaient toujours tendrement enlacés. Quel dommage que le maire ne nous ait pas permis de donner quelques représenta tions! J'aurais eu tant de succès avec ce numéro si nouveau ! Pense si ces trois bêtes avaient été carbonisées, quel désastre ç'aurait été pour nous;...