Extrait du journal

Benjamin par T. S. F. Nous sommes heureux mes chers benjamines, mes chers benjamins, de vous annoncer que pour répondre au désir de beaucoup d'entre vous, nous avons obtenu de la direction du poste radiophonique de la Tour Eiffel, que notre demi-heure de Benjamin ait lieu tous les mercredis soir, de 19 h. 30 à 20 heures. A ce soir donc chers sansfilistes, à 7 heures ei demie ! Les benjamins posent une première pierre... Comme pour les « fondations » officielles. Guignol avait organisé une petite cérémonie, jeudi der nier, au Luxembourg, pour la pose de la première pierre de son futur théâtre. Non loin de l'ancien guignol, « rasé » maintenant, et dont il ne subsiste que le souvenir, une salle se construit, qui contiendra plus de trois cents specta teurs. Et à Guignol, n'est-ce pas, le nombre de places est toujours un peu... élastique ! Les plans du nouveau « théâtre » sont faits par un des plus grands archi tectes modernes ; M. Marcel Temporal. Et c'est l'électricien du Théâtre Pigalle — le plus grand de Paris — qui réalise l'installation électrique du théâtre le plus petit. Il y aura un pont tournant pour les changements de décors, des nuages roulants, des éclairages de cou leur arrivant à travers un plancher de verre. Et la salle sera chauffée en hiver. Guignol ne se refuse rien ! Il s'offrira même, dit-on, le cinéma. Mais chut ! M. Robert Désarthis, le benjamin des directeurs de théâtre, avait été choisi l'an dernier, par le grave Sénat, pour remplacer le guignoliste du Luxem bourg qui venait de mourir. Pour annoncer ses projets, il a fait monter Guignol à une tribune drapée de rouge, mais les discours officiels, cette fois-ci, mirent en joie leurs auditeurs. Après avoir remercié M. Justin Godart, sénateur, qui était venu en per sonne pour présider la cérémonie — après tant d'années « de service s> on peut bien faire ça pour Guignol ! — on fit appel à la bonne volonté des futurs spectateurs. Un « diplôme de fondateur » vint récompenser les vaillants benjamins...