Extrait du journal

faire Dreyfus. C’est dans l'organisation syndicale des employés, dans cette Chambre syndicale des Employés de la région parisienne, une des plus anciens et des plus nombreux syndicats de la naissante Confédération Générale du Travail, que je commençais à collaborer avec Arthur Rozier, récemment porté par le Suffrage universel à l’Hôtel de Ville de Paris. Ces premières heures d'une longue route commune sont encore fraîches à ma mémoire. Je fus tout de suite séduit, — et qui ne le lut pas ? — par le charme de cet esprit primesautier, 4un peu grondeur, un peu railleur, mais d'une raillerie dont legs traits — tous ceux qui l’ont connu en peuvent témoigner — ne furent jamais trempes dans l’aigre fiel de la méchanceté, ne 1 envie ou de la rancune. Mais je fus surtout frappé par l'intelligence lucide et la claire raison du jeune élu parisien A peine mon aîné par l’âge, il m’avait devancé de nombreuses années dans la bataille et. l'expérience politiques. Il avait reçu et développé en lui les enseignements de cet admirable formateur d’hommes qu’était Paul Brousse. Et il ne m’en coûtait pas de faire mes premières armes sous son amicale impulsion. Ce furent alors d’ardentes campagnes,...