Extrait du journal

Avant la guerre, un assez grand nombre de correspondants. — lecteur assidu, vieil abonné, un ami de la maison, — envoyaient aux journaux susceptibles de les accueillir des réclamations concernant le sans-gêne de l'administration, l'inertie des demoiselles du téléphone ou la brutalité de la police ; dans les journaux spéciaux une correspondance s’échangeait entre Fleur de mai qui voulait connaître le moyen de guérir de l’acné et la rédactrice en chef de Fleurs et Plumes ou blet entre un futur champion qui s'inquiétait de savoir pourquoi les « massés » étaient interdits et le titulaire de la rubrique Billard dans la Reçue des Athlètes. Mais la guerre avec sa surabondance de paperasseries a plongé dans une telle perplexité nos concitoyens et nos concitoyennes, que perdus, sans guide, sous des avalanches de circulaires, de décrets, d’arrimés, de luis, de textes et de notes explicatives, iis ont crié vers nous des profondeurs et ont assailli les journaux des questions les plus étranges et les plus compliquées, devant lesquelles les mieux renseignés demeuraient pantois. Quand les problèmes sont posés par lettre, on peut encore départager la correspondance entre les ! idoines qui font de leur mieux. Mais sur l'espoir d’être renseignés plus vite, j quantité de lecteurs vont eux mêmes ! dans les rédactions afin de connaître la solution de vive voix. Le propre du journaliste est mètre |...