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Brid'Oison, 4 juin 1834

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Brid'Oison
4 juin 1834


Extrait du journal

J en strie resté hier à l'énumération des seuls moyens que le parti royaliste eut de réhabiliter son principe dans l’esprit public, et de faire triompher son intérêt, qui comprend la société tout entière , sur celui des fantômes qui lui sont opposés. Son premier et unique objet devait être en effet, comme je l’ai dit, de rallier à scs doctrines toutes les opinions, tous les sentiments qu’une longue erreur lui avait aliénés, et que le mensonge, l’astuce ou fhy hypocrisie des fauteurs d’anarchie avaient incessamment ameutés contre lui, au profil de l’usurpation sociale dont il est victime. Mais pour cela, il fallait d’abord qu'il fût uni lui-même; il fallait que ses doctrines, sagement élaborées dans un travail homogène, fussent avec profusion répandues dans toutes les classes de la société et mises à la portée de toutes les intelligences; il fallait que le dogme sur lequel est basée sa loi politique , se conciliât par ses organes tous les droits sociaux qui s’y rattachent invisiblement; et qu’au lieu de le restreindre au seul mode de la successibililé au trône, il s’étendit à tous les intérêts et communiât, en quelque sorte, avec tous les besoins de l’époque; il fallait enfin que le parti royaliste sortit de son cercle habituel pour^ra/er/iût-r d intelligence avec toutes les opinions, sans pourtant se souiller d hérésies et se laisser convertir aux appâts de l’usurpation : car, je le répète, toute la plaie sociale est dans l’esprit publie ; c’est la confusion des croyances cl des idées politiques, qui, seule, entraîne celle des choses. Comme l’a dit le député Jouifroy, une saine et claire doctrine sociale, un plan d’organisation politique judicieusement calculé sur les intérêts et les besoins de l'époque, seront une puissance pour quiconque en saura présenter l 'appât à la diversité des opinions existantes. On peut avec dt l'arbitraire et du despotisme , contraindre l’esprit public ; oh peut avec une soi-disant représentation nationale, fausser les lois, dégrader la législation jusqu’à la rendre complice des plus honteuses exactions ; mais le vrai pouvoir naît de la société, c’est-à-dire du concours de toutes les facultés sociales. Et celui-là, qui en formulera le mode, qui ouvrira la voie à ce concours de tous les besoins, aura dans ses mains plus qu’une armée de joo mille hommes, plus qu’une chambre vénale, plus qu’une police de cent mille mouchards; il aura l’esprit public à son aide, il aura le pouvoir, car la société est dans l’esprit public et le pouvoir dans la société. Qu'a donc fait depuis quatre ans le parti royaliste? il a constamment forfait à son instinct. Cet instinct le poussait en dehors de sa propre religion, et il s’y est renfermé plus étroitement que jamais. Son apathie naturelle, son penchant à l’égoïsme, sa susceptibilité sociale avaient besoin d’être stimules au niveau des obstacles qu il avait à...
Brid'Oison (1832-1834)

À propos

Données de classification
  • charles x
  • paris