Extrait du journal

On parle avec une sorte de dédain aujourd’hui des siècles de notre enfance ou jeunesse sociale, et Fou n’hésite pas à mettre cette époque au-dessus de celles qui l’ont précédée. Au reste, ce ridicule est le partage de tous les siècles, chez tous les peuples. Cependant, quel est l’homme qui fuit le souvenir de ses jeunes ans, quel est l’âge viril qui répudié ses antécédents, quelques puérils qu’ils semblent à sa pensée mûrie par l’expérience? Aucun, c’est toujours avec bonheur qu’on pense à soi dans le lointain du passé; toujours avec regret qu'on s’en éloigne, et souvent avec délices qu’on se raconte ses jours d’ignorance ou ses premières illusions alors même engelles furent accompagnées de fautes et d’écarts. Qû’un peuple est sot de se priver de ses jouissances, et qu’ils sont vils ceux de ses courtisans qui l’exhortent à se renier lui-même!...