Extrait du journal

La civilisation actuelle se partage eu ces deux sectes , les voyous e* les croyons. J’avais déjà dit que toute la politique moderne se réduisait à une question de conscience, à un problème de religion qui consistait à décider si l’humanité devait remporter sur la divinité , ou sj l’esprit devait continuer à prévaloir sur la matière; cette idée vient de prendre forme, et de personnifier son expression à propos du livre de M. de l.a Mennais. Ce grand demain s’est posé en croyant avec tous les attributs du symbole dont la société moderne a conservé le type en sa personne; mais , soit excès de zèle, soit excès d’aveuglement, il a faussé sa miss on sainte en en profanant le caractère au profit de ses plus implacables antagonistes. La folie du croyant a été de présumer trop de se$ forces ou de méconnaître son siècle, au point de vouloir spiritualiser la matière sociale sans l’entremise des lois fondamentales de la société , et d’appeler à son aide le génie du mai pour l’accomplissement du bien, à un degré qu’il n'est permis d’atteindre qu’au-delà de l’existence humaine ; si bien que, sans fruit pour le principe qu’il croit servir , son œuvre a tout entière passé au compte du principe contraire. La matière sociale s’est recrutée de son nom, de sou crédit et de sa parole; et sa croyance s’est appauvrie d’autant....