Extrait du journal

Vivons-nous bien au vingtième siècle ? On se le demande parfois en pensant à l'époque que nous traversons. Ce n’est pas en politique seulement que la raison a abdiqué, sa faillite se traduit Jusque dans les faits dit ers. L"n jeune garçon de dix ans est écrase à .Mu nich par une voiture. On l’amène chez le méde cin le plus profile qui constate l’urgence d’une opération. Mais a peine entend-il le nom juif du malheureux qu’il refuse d’intervenir. On transporte ailleurs l’infortuné, niais c’est trop tard. II succombe. Ceci se passe en l!)3i, dans un des pays les plus civilisés de l’Europe. Ce n’est pas une lé gende — les légendes se réservent les belles choses — mais de l’histoire. Va presse en a parlé, mais dans les faits divers, entre les escroqueries d'un banquier véreux et le toi d’une bicyclette. Vétilles que tout cela. Un ennemi de moins contre la nouvelle religion. Cet ignoble Esculape recevra peut-être un jour, sous le « troisième Reich », le svastika de fer ou le grand Ordre d'Hitler. On peut tolérer toutes les opinions politiques, même les plus absurdes, lorsqu'elles sont pro fessées de bonne foi. Mais nous pensions jus. qu’à présent qu'il y avait certains domaines où la politique n’avait rien à faire, que la médecine par exemple, était le patrimoine commun de l’humanité. Quelle erreur. Voilà qu’on la trans forme en instrument de parti. Avant de montrer...