Extrait du journal

Devant le Palais de Justice, sous lé1 soleil, les Sénégalais montent une garde farouche. Ce Palais de Justice, on dirait bien plutôt une villa de bon bourgeois algérien. A deux pas de la maison d’arrêt, il contient un greffe où viennent picorer les poules du concierge et l’on s'étonne de ne pas apercevoir, jouant dans la cour, des enfants. Déjà, le public se serre dans le fond de la salle. Public de Musulmans qui xa suivre avec avidité les audiences et qui, patiemment, subira les rebuffades du ser vice d’ordre. Contre le mur, sans même qu’ils soient séparés de nous par un box, encadrés de deux gendarmes pacifiques et endormis, les mains fibres, ceux qui ont tué. On les prendrait pour de bons gara tranquilles et doux et sans doute furentils doux et tranquilles avant la chose. Fors Abid Mohamed, dont le physique glace d’effroi, les deux autres appellent la sympathie et il faut faire un véritable effort pour se convaincre que le dossier ne plaide pas pour eux. Les accusés...