Extrait du journal

Suivez bien le raisonnement ! Si vous, Juifs, n’existiez pas, on ne vous attaquerait pas. C’est bien cela, professeur ? On « remarque » les Juifs. Donc, on doit les attaquer. On les « sent ». Donc on doit les combattre. t On « sait » qfi'lls sont Jiiif's. Donc, on doit les détruire. Mon premier sentiment, en lisant cette phrase, fut de penser qu’un mauvais plaisant s’était emparé du papier à lettres du professeur Montandoni et lui avait fait la blague d’écrire, en ses lieu et place, des fichaises de grand calibre. Mais j’ai toutes les raisons de croire que le mauvais plaisant, c’est Montandon lui-même. Faut-il riposter ? Cela est-il digne de nous ? M. Montandon « remarque » les catholiques, les protestants, les jau nes. les noirs, les Papous, les Bour guignons, les bossus, les bancals. Songe-t-il à les attaquer ? Il « sent », ayant le nez long, son épicier, qui est peut-être Auvergnat, son percepteur, qui est peut-être Breton, son facteur, qui est peutêtre Normand. Songe-t-il à les combattre? (Lire la suite en 3* page)]...