Extrait du journal

Citoyens, La République est proclamée depuis moins d’un mois, et déjà l’Europe entière s’incline devant elle : déjà l’ébranlement communiqué par son triomphe agite les vieilles royautés et fait chanceler les trônes. L’Italie, notre sœur, a répondu par des cris d’enthousiasme à la résurrection de notre liberté. Les populations qui couvrent les bords du Rhin, réclament de leurs princes des constitutions indépendantes. La Prusse ne peut plus contenir l’élan prêt à éclater, et, l’Autriche, ce pays de l’immobilité , vient le secouer glorieusement le joug de plomb que depuis près de quarante années le sombre génie de Melternich faisait peser sur sa tête. Le peuple de Vienne s’est soulevé, et malgré le feu des troupes réglées, il a rasé le palais de son tyran ; en quelques heures la révolution était accomplie. Tremblant dans son palais, l’empereur annonçait qu’il obéirait au vœu public, en accordant la liberté de la presse et la retraite du ministre oppresseur....