Extrait du journal

M. Edouard Aynard, député du Rhône, ancien viceprésident de la Chambre des députés, régent de la Banque de France, président d’honneur de la Chambre de Commerce de Lyon, membre libre de FAcadémie des Beaux-Arts, officier de la Légion d'honneur, est mort subitement au Palais Bourbon, le 25 juin, à onze heures du matin, alors qu’il se préparait à intervenir dans la discussion de la loi sur les Conseils des Ecoles pour défendre la liberté d’enseignement et la liberté de conscience. Comme l’écrivait le Journal des Débats, sous le coup de l’émotion intense provoquée par la brutale disparition de cet homme de bien, son dernier acte comme sa dernière pensée ont été pour celle grande œuvre de la liberté à laquelle il avait voué sa vie. Si l’on cherche ce qui a toujours inspiré la vie et l’activité de M. Edouard Aynard, c’est en effet l’esprit libéral. U aimait de le proclamer lui-même, et nul éloge ne le touchait davantage que d’être appelé, comme Léon Say, un grand libéral. 11 y a peu d’hommes ayant eu à la fois plus dehauteurd’esprit,plus de force de conviction et plus de respect d’autrui. D’une culture profonde et variée, d’une intelligence vaste et vigoureuse, il avait acquis une admirable connaissance et une admirable expérience de la politique, des questions économiques, des finances....