Extrait du journal

1. Ils apprennent peu de chose des faits antérieurs à son arrivée en France •, il est toujours libre à chacun de croire ce qu’il voudra des premiers malheurs d’Althen et de son illustre origine. Au début de son mémoire à la Société royale, il se présente en homme qui cultivait le coton à Kaisariéh, non dans un état de servitude , mais comme propriétaire ou commerçant. Nonobstant celle qualité qu’il prend , nous croyons qu’il faut s’en tenir sur ce point au récit de Marguerite. Bien n’obligeait Althen à déclarer à la Société Royale sa première condition ; cl il n’est pas probable qu’il se la soit gratuitement donnée auprès de sa fille, encore moins que celle-ci, qui lie cherchait qu’à relever l'état de son père, la lui ait attribuée sans motif. D’ailleurs, son arrivée à Sinyme, scs rapports avec l’envoyé de France, et le service que celui-ci lui rendit en lui procura ut son passage à Marseille sur un vaisseau de l’État, s’expliqueraient assez bien (ainsi que l’a déjà pensé M. Achard) par ce premier état de servitude, et peut-être par un changement de religion, ou plutôt par un retour d’Althen à la religion chrétienne, abandonnée pendant ses années d’esclavage. On sait le patronage que la France a toujours accordé aux chrétiens dans le Levant ; et il n’y avait plus de sûreté pour Althen, esclave fugitif et déserteur du culte du pays, à rester en Turquie....