Extrait du journal

A 7 h. 45, les autorités militaires françaises donnèrent enfin l'ordre d'ouvrir complètement les barrages à la foule des réfugiés. Le flot humain commença à couler sans fin à travers le bourg du Perthus. Il n'a point cessé; ce fleuve de misère s'arrête parfois pour laisser passer une file de camions de femmes et d'enfr.nts qui descendent vers la France, puis il reprend son mouvement. Les soldats deviennent plus nombreux. On remarque des officiers subalternes de carabiniers et de gardes d'assaut. De part et d'autre de la route s'entassent les grenades, les chargeurs, les pistolets automatiques; les cartouches échappées des chargeurs roulent sur la route....