Extrait du journal

Cette aventure n'est pas la mienne seule. Nous sommes nombreux qui avons pris à l'école de Thorez, de ce tribun fils du peuple, de véritables leçons de français. C'est toute l'histoire des dernières années qu'il faudrait refaire. Mais qu'on se souvienne : dans Strasbourg, sur le Rhin. Thorez, le premier, dans un discours retentissant, dévoile aux Français le plan de Mein Kampf, ce plan qui faisait lever les épaules incrédules, jusqu'à ce que, sur notre sol, et dans notre chair, les hordes barbares vinssent le mettre en chantier. Qu'on se souvienne : qui le premier éleva la voix pour dire qu'il fallait en finir avec le vieil anticléricalisme qui divisait la France ? Le nom de Maurice Thorez reste attaché à cette politique de la main tendue, inlassablement proposée, expliquée, développée, malade toutes les rebuffades, malgré les Incompréhensions. Et 11 y avait de l'audace et du danger, pour le chef d'un parti qui prend sa source au cœur des masses populaires, à battre en brèche ainsi une tradition ancienne ancrée dans ces masses ; il y avait du courage dans Ik façon aussi avec laquelle il sut dire à ces masses la nécessité de renforcer la défense nationale, rappelez-vous, après le voyage de M. Lavai à Moscou. Il y avait du courage et de la clairvoyance dans sa magistrale réponse à tous les Déat et les Giono, à tous ces prétendus pacifistes qui faisaient le jeu d'Hitler, quand il dénonça la formule c Plutôt la servitude que la mort » ; il y avait du courage, de l'audace, et de la clairvoyance dans toute l'action de cet homme qui fut pour nous, pour mol et pour beaucoup d'autres, ce que Maurice Barrès appelait c un professeur d'énergie nationale »....