Extrait du journal

Comme ceci. J'étais, l'autre Tour, assis sur le banc d'infamie (n'exagérons rien s c'était use chaise rembourrée) et jJai entendu le réquisitoire de l’avocat général. Ayant à donner son opinion sur le lait que j'ai qualifié de traître, le traître Kravchenko, ce magistrat a dit et je recopie ici la sténographie des débats : « Le tribunal a eu raison de juger avec sévérité l'attitude de M. Kravchenko... Les agissements de Kravchenko s» rapprochent de l'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat... Il est évident que l'interview que Kravchenko a donnée au New York Times, constitue une intelligence avec une personne, avec des agents d'une puissance étrangère, fût-elle alliée, qui était de nature à compromettre la situation diplomatique du pays de Kravchenko. Mais pour apprécier entièrement au point de vue moral, l'attitude de Kravchenko, il faut entore savoir quel a été son comportement le 22 juillet 1947, devant la commission des activités antiaméricaines. Ceci est très grave, messieurs. » E': ayant cité les pseudo « révélations » de cet homme et souligné qu'il n'était pas encore naturalisé américain, le magistrat constate ; « Kravchenko a dénoncé ses compatriotes... C'est d’ailleurs ce qui est écrit dans le livre. Eh bien, messieurs, après cela, quelle opinion pouvez-vous avoir sur ce qui est reproché aux inculpés sur ce point ? Les inculpés avaient-ils le droit d'accuser Kravchenko de trahison ?... En langage français courant, et parfaitement français, le terme de trahison est devenu synonyme do tromperie révoltante, d'acte de perfidie... Un journaliste n'est-il pas excusable d'avoir employé un mot français, non pas dans la signification étroite et précise que ce terme peut avoir en droit, mais dans le sens plus général qu'il peut avoir en français ? »...