Extrait du journal

E peuple américain s'est prononcé sans réticence. Maîtres, semble-t-il, de la Chambre des Représentants et du Sénat, les républicains voient déjà s'entrouvrir les portes de la Maison Blanche, où l'infortuné M. Truman, plus plaindre qu'à critiquer, va, pendant deux ans, vivre et durer en prisonnier. On peut être assuré que les vainqueurs ne négligeront rien, — pas même, si l'occasion se présente, de jeter à nouveau le discrédit sur les démocrates, afin de confirmer leur succès d'hier. C'est de bonne guerre. Il reste à souhaiter que les républicains, trop longtemps privés du pouvoir pour taire leur satisfaction, surmontent rapidement leur victoire et que la passion électorale ne les égare pas au point de répéter à tout propos qu'ils sont les tenants du conservatisme et de l'antisoviétisme. Ce dont il est utile de se vanter à l'intérieur (les résultats le prouvent) risquerait, au dehors, d'ajouter au désarroi ou au ressentiment des uns et des autres....