Extrait du journal

serment mis sur pied le programme qu’il avait reçu mission d’établir le 13 juillet dernier, le Comité de coopération économique européenne a tenu, hier, la séance de clôture de sa première session dans le cadre plus grandiose du ministère des Affaires étrangères. L’or et les lambris de la grande saille à manger du « Quai » convenaient certes mieux à cette solennité que les installations toutes provisoires d’un hall d’exposition. La richesse du décor n’en faisait cependant pas oublier qu’il s’agissait avant tout de signer un bilan de « pauvreté ». Nous étions loin des fastes de la première séance. Peut-être parce qu'il no s’agissait que d'un entracte, d’une pause ; peut-être aussi parce que, chemin faisant, la situation s’est aggravée, <« deteriored », selon le mot de M. Bevin. Pas de drapeaux sur les toits du palais, et les regards montraient moins d’enthousiasme que de sombré résolution ; peut-être aussi un peu d’angoisse, car le temps presse et « le plan Marshall » apparaît déjà comme ne pouvant suffire à satisfaire les besoins Immédiats d’une Europe affamée. Le centre de gravité de l’intérêt diplomatique s’est d’ailleurs déplacé depuis le mois de juillet. Il faut bien reconnaître que le nouveau discours de M. Marshall, à l’O.N.U. cette fils, la réponse de M. Vychinski et le témoignage de M. Bidault retiennent une telle attention que nos « Seize » se trouvent maintenant fana une ombre relative....