Extrait du journal

UN monsieur qui a des principes fait parfois sourire, mais celui qui n'en a pas fait toujours pitié. Cela est particulièrement vrai en politique étrangère, où il faut bien admettre, devant les exemples qui s'offrent à nous, les uns futiles, les autres attristants, que le destin des peuples repose sur des règles communes, un peu de bon sens et beaucoup d'honnêteté. Que l'on s'écarte de cette morale élémentaire et tout devient confusion, paradoxe, inconvenance. Franco, que l'on pouvait croire à bout de souffle, sort ragaillardi d'un débat grotesque à l'O.N.U., cependant qu'à Buerosaires Peron flirte avec ses pires ennemis. A Paris, les quatre échangent des mots, reviennent le lendemain sur une décision prise la veille et distribuent les faveurs au gré de leur humeur. S'il leur arrive de se mettre d'accord, c'est pour sauver la face. Nul ne s'y trompe. Les compromis boiteux et les ajournements successifs ne font l'affaire que de ces observateurs sans génie, qui vont répétant qu’il y a encore de beaux jours pour la diplomatie....