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Comœdia, 2 novembre 1924

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Comœdia
2 novembre 1924


Extrait du journal

Le souci du smoking, du col, du coiffeur, le sévère gouvernement de soi pour tendre poliment la pince à sucre à la dame dont le beau-frère dîne chez un juré de prix littéraire, biffent le loisir de méditer et l'âme qu'il y faut. D'aucuns n'hésitent point à tirer avantage d'une homosexualité qui les approche de certains hauts seigneurs des lettres; ceci dit sans approfondir si une telle disposition est l'effet de la corruption générale d'après-guerre, si pour quelquesuns de ces enfants elle est congénitale ou se développe en eux par le désir de parvenir. Quoi qu'en soit, de pareils jeux à l'aube de la vie sont peu propices aux grandes démarches de l'âme. D'autre part, le titre patrimonial, les titres en banque, l'auto — ou ceux et celle des amis ou parrains — leur facilite, et sans le moindre ahan, les filles, les chères, les musées, les voyages féeriques, tout ce quoi, diminué de l'ahan, leur apparaît « donné », banal, bref incapable de déclancher l'émotif, source primordiale de tout lyrisme....
Comoedia (1907-1944)

À propos

Le quotidien de l'actualité des spectacles Comœdia est fondé en 1907 par Henri Desgrange, propriétaire de L'Auto-Vélo – et inventeur du Tour de France. Ancien du journal Le Vélo, Gaston de Pawlowski est nommé rédacteur en chef. Il s'assure la collaboration de plusieurs grands critiques littéraires comme Guillaume Apollinaire ou André Rouveyre. Quotidien jusqu’en 1941 puis hebdomadaire, Comœdia était un journal culturel de quatre pages.

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