Extrait du journal

Dans le court séjour que nous venons de faire a Casablanca, mon ami Edouard Cosson et* moi-même aimions errer le soir à travers le « Bouchbir » et souvent nous regardions — au milieu dés femmes cubir quement bariolées — se tenant à l'écart, une jolie créature vêtue d'une splendide robe de satin noir aux rieurs d'or, au visage fin et aristocratique, le front caché en partie par une énorme main de fatma. Sa distinction tranchait sur lia vulgarité de ses compagnes. Elle parlait un français pittoresque qui ressemblait à un gazouillis d'oiseau. Elle nous priait de venir jusqu'à son « home )>, dont elle faisait les honneurs en grande, dame, et elle nous offrait le thé à la menthe servii, dans une théière d'argent massif, par deux esclaves noires. L'intérieur de sa petke maison était presque somptueux : des coussins de Marrakech, des tapis anciens, des étoffes rares à l'ensemble harmonieux," le tout aouronné de quelques dessins ;n couleurs du Rire et de La Vie parisienne. j...