Extrait du journal

sine les guidait du regard, puis, pour reposer ses yeux sombres, arrêtait leur mouvement ou lé reprenait, en faisant sonner ses escarpins vernis sur le parquet blanc de rayons. Lopocova entrait dans la ronde et en ressortait selon que le piano l'y invitât ou que Massine lui fit signe. Les deux danseurs, demi nus, et arrêtés à leur tour, suivaient encore dans un involontaire déplacement des hanches la courbe de la musique. Puis ils repartaient. Massine repartait après eux, les entraînait, tournait, ardent, infatigable. Dans la décroissance du jour qu'allait rougir sur le jardin et sur les vitres l'agonie du soleil couchant, battant l'air de ses longs cils d'ébène et le sol de sa névrose, il grandissait de seconde en séconde et en proportion inverse des spasmes de la lumière !. 11 ne parlait pas !. Le livre qu'il tenait dans les doigts était un manuscrit musical vieux de plusieurs siècles. La gigue qu'il créait et voulait créer était une œuvre moderne d'avant-garde. Son génie réalisait cette trouvaille de lier les extrêmes avec le feu de sa passion....