Extrait du journal

Pour moi qui, alors, pour la première fois, mettais le pied à une générale de l'Opéra, je n'étais pas peu étonné de leurs manières. Ces bizarres personnages, congelés dans leur fauteuil, semblaient à ma naïve jeunesse d'un dérouta-nt symbolisme. Des femmes blanches, miroitantes de pierreries et de perles, apparaissaient là comme de molles idoles vouées à éternelle immobilité. Leurs poses, d'une nonchalance étudiée à loisir, eussent fait facilement songer à des mortes. De fausses pivoines peintes sur des joues moroses suggéraient'à peine l'illusion d'une vie absente. Les yeux, agrandis par le crayon noir, avaient l'air de regarder, au loin, dans l'inconnu. Mais tandis que la scène déroulait ses tableaux...