Extrait du journal

Ces traductions ont évidemment pour premier but de combler les lacunes de notre information qui sont et restent énormes par suite de notre système d'enseignement supérieur rivé à la préparation de ce bachot plus relevé qu'est l'agrégation. Pour prendre un exemple qui m'est connu, il n'existe en français aucun ouvrage d'ensemble, ou de détail, du reste, sur l'histoire de la Suède et pourtant ce pays fut notre allié pendant deux siècles et il a joué dans la politique européenne un rôle d'une certaine importance. Que font donc les cent et quelque pauvres diables qui chaque année se présentent aux concours de l'enseignement dit supérieur de l'histoire? On pourrait multiplier les exemples; mais il est notoire que là où l'on trouve dix ou vingt thèses allemandes — de valeur inégale — on découvre péniblement un petit essai français qui traite la question en passant. Se rend on compte que la moitié de l'Europe a été slavisée depuis la guerre, que nous avons besoin à tous points de vue djune documentation complètement nouvelle, sur le passé, la langue, la littérature de ces peuples ardents à vivre et oui nous prouveront un jour leur existence par la manière forte?...