Extrait du journal

chien, qui bat une haute luzerne. Il ne parlait que de sa maman, aimant à redire le mot émouvant des enfants, qui ne meurt jamais tout à fait dans l'esprit et sur les lèvres des hommes. Sa maman était le but de toutes ses pensées; elle souriait à la fin de toutes ses phrases; il lui semblait qu'il ne pourrait jamais épuiser tout ce qu'il avait gardé, précieusement, dans son cœur ingrat, de cette mère admirable, qu'il n'avait pas su bien aimer. Alors, vinrent les reproches, pressés, nombreux, irréfutables; il s'accusa sans charité, jugea le mauvais fils qu'il était, dénonça sa perpétuelle absence. releva, une à une, toutes ses fautes, ses petits mensonges et ses petites trahisons que la douce femme n'avait même pas soupçonnés. Combien de fois il avait été amer et irritable, et, pis encore, indifférent, ne rapportant, de ses rencontres banales, qu'un cœur flétri et sans parfum. Il n'avait vécu qu'en égoïste, pour un bonheur misérable, qu'il n'avait pas su faire, et sans voir, une seule fois, tourné vers' lui, le bon visage aux cheveux blancs, qui lui souriait. Oui, il avait été un mauvais fils, un mauvais fils!.,. )...