Extrait du journal

L'œuvre capitale d'Henry Guy, c'est L'Histoire de la Poésie française au XVIe siècle. Le premier volume, ce sont Les, Rhétoriqueurs. Que de documents accumulés, que de précisions, que de références, que de lumières ! Pourtant, le sentiment ne perd pas ses droits, la critique est loin d'être impersonnelle : une sourde colère gronde, entre les lignes, contre tous les poètes inutiles et artificiels; elle s'épanouit en une conclusion vengeresse à l'égard de ces profanateurs de l'art et de la beauté. Le second volume : Clément Marot, a paru récemment. H. Guy y met au point .toutes les questions si diverses, si complexes qui ont été débattues au sujet de la vie de Clément Marot. Il y a là le fruit d'un labeur de plus de trente années. Car c'est à Foix, en 1890, qu'Henry Guy publia pour la première fois une plaquette sur le poète de Marguerite de Navarre; on le sentait déjà séduit, bien qu'encore inquiété, par la contradiction même et la multiplicité des influences subies par ce malchanceux, esprit réceptif entre tous, « tête ouverte à tous les vents n. A n'en pas douter, le Clément Marot de 1925 tend à une réhabilitation du poète et de l'homme, une réhabilitation de bonne foi et qui s'efforce scrupuleusement à l'impartialité; il arrive à Henry Guy de repousser telle anecdote qui serait en faveur de Marot : « La légende, dit-il, est plus belle, plus riche que l'histoire, mais néanmoins il importe de la sacrifier. tant la. moindre vérité a de prix! »...