Extrait du journal

Une horloge y bat vivement, tel un cœur affolé. Non, pas ce bruit-là et j'arrête le balancier avec le geste machinal d'un passant préoccupé qui tord une branche. Je veux n'entendre que mon propre cœur. Un mur seulement me sépare du chien et je distingue le cliquetis de sa chaîne qu'il cogne, à coups de gueule, contre sa niche. Enfin j'ai pu ouvrir le petit vitrail de la meurtrière en évitant son grincement et je vois que je ne vois rien. Nuit froide, malgré la saison, sans lune, sans étoile, dans laquelle on ne perçoit bien que la respiration de la rivière dont la molle poitrine s'enfle doucement....