Extrait du journal

Te ne sais pas de dramaturgie plus ennuyeuse et plus morte d'avance que celle qui, maquillée et rasant. les murs (même les murs !) va, en cachette, chercher son inspiration dans la « nouveauté » scientifique ! Malgré toutes les précautions, elle est implacablement dénoncée au spectateur par de fades exhalaisons de manuel, auxquelles se mêlent bien vite les fumées d'un fourneau qui tire mal. Je ne vois pas Boyer exécutant à froid, loin de la chair humaine telles cabrioles ou démonstrations psycho-physiologiques. Mais, à ma connaissance, nul mieux que ce garçon de vingt-huit ans n'a su traduire le tourment intérieur des « anxieux-lucides ». Il est bouleversant lorsqu'il, exprime en touches infiniment discrètes l'ironie désespérée d'un intellectuel pleinement informé du mécanisme absurde de ses passions, et qui s'y abandonne....