Extrait du journal

de cet animal - il y a eu l'autre soir un crépuscule bleu sur le pont du Louvre qui ne devait rien à personne et j'ai cependant connu déjà pas mal de nobles crépuscules — mais les lions sont beaux, et les tigres, et j'ai atrocement peur des intestins du lion) Les échanges entre vous-même et la biologie du monstre se sont ailleurs, bien entendu, dans des estomacs distribués de droite et de gauche, suivant votre qualité, dans des premiers, deuxièmes, troisièmes étages, mansardes, coupe-gorges, palais, palaces et taudis ; des foies Saints-Germain-des-Prés ou square Montholon ; des pancréas sournois, des rates à rue du Dragon, des fistules à rue de l'Hôtel Colbert. Les prélèvements, les charroyages. les capillarités aspirantes, les osmoses, les endosmoses, enfin les trucs à bouffer la moelle, le muscle, le nerf, la matière grise et le bifteck verdi sont lovés en nids de busards dans de somptueux apanages plus majestueux que des hêtres. Qu'on me comprenne bien, je ne discute pas : j'admire. Je ne critique pas : je constate. Je ne regrette pas : j'aime. Je ne rechigne pas : j'ai trouvé le fil d'Ariane d'une magie et je marche pas à pas en l'enroulant à ma main. Au surplus, comme tout ce qui est utilisé par un phénomène naturel, Indispensable à la vie de quelque chose, l'utilisation oblige par une volupté et une ivresse. Mais j'aime bien me rendre compte....