Extrait du journal

Nous vivons à une curieuse époque où l'incohérence parait être de règle. Comme aux périodes de décadence, nous nous attachons avec des soins infinis aux moindres questions accessoiresmais, nous négligeons complètement celles dont dépendent les intérêts vitaux de notre pays. Cela se voit jusque dans les moindres faits de la vie quotidienne. Nous empêchons les passants, avec raison du reste, de jeter par terre des prospectus, mais nous ne songeons pas à interdire aux gens eux-mêmes de se jeter du haut de la Tour Eiffel. Avec soin, nous interdisons le travail de nuit pour les femmes, même dans les métiers où ce travail ne petit être accompli que le soir, et il en est plusieurs, dans les journaux par exemple. - Par contre, nous ne songeons point à nous indigner du travail collectif à domicile qui, lui, ne connaît aucune règle, aucune limite dans l'exploitation. De même, aussi, teute notre sollicitude se porte sur le travail des enfants. Nous préférons fermer une usine entière plutôt que de tolérer, au delà des heures légales, la présence possible d un apprenti. Seulement, comme nous oublions totalement de nous occuper des t:nfants une fois cette protection accordée, nous les abandonnons tout tranquillement au métier d'apache jusqu'à leur service militaire....