Extrait du journal

traverse la rue une ou deux fois par lour; se rendant à l'école, qui passe quelques moments avec ses camarades? Quelle publication — pour infâme que vous la supposiez — égale en cynisme les entretiens du bourgeois adolescent, les propos orduriers qu'échangent à tout moment les fils de famille, les élèves des Pères ou de l'Université, le ver sacrum de Janson de Sailly ou de Stanislas? Le couvent ou le lycée de filles ne sont pas moins instructifs,et vos Jeune-France de l'un et de l'autre sexe entendront là de si luxurieuses choses que vous n'aurez plus désormais à leur voiler quoi que ce soit. La pudeur, pour ces enfants tôt éclairés, ne sera jamais qu'une pratique mondaine, un geste élégant et convenu. La bourgeoise de Fucetière, élevée au fond du logis paternel, sachant à peine lire et ne sortant que pour aller à l'église, accrochée aux jupes de sa mère, pouvait, à la rigueur, ignorer ce que la jeune fille moderne apprend de toute part....