Extrait du journal

Non seulement la rapidité et la quantité font défaut, mais la qualité diminue. Les correspondants de l'Agence Havas hors de France ne sont pas, en effet — à quelques exceptions près — de bien grands personnages. Tant s'en faut. Ils n'ont aucune liaison sérieuse, stable, non seulement avec nos ambassades et nos consulats — qui eux non plus ne sont pas toujours très informés — mais avec les grands centres d'affaires, les organismes puissants, financiers, industriels ou politiques de l'étranger, où ils pourraient être admis à leur aise et à leur place, s'ils avaient quelque ingéniosité, quelque diplomatie ou quelque capacité technique. Ils sont en général dépourvus d'esprit critique et de culture. Ils ignorent toujours dans quel sens, par rapport à la France et aux intérêts français, ils doivent rechercher les informations et les éclaircissements qu'on attend d'eux. Ils n'ont aucune liaison véritable et régulière avec la maison mère à Paris et entre eux (de Rome à Vienne et de Vienne à Belgrade, par exemple) aucun point de contact. Ils s'ignorent entre eux comme ils sont ignorés de ceux qui devraient mieux les connaître et mieux les respecter. Il y a à Paris des correspondants de journaux étrangers qui — j'ai quelque confusion à le dire — en ont plus dans leur petit doigt que chacun des représentants de l'Agence Havas, hors de France, dans toute la main....