Extrait du journal

Que de fois ai-je connu ce bonheur délicat au hasard de mes promenades italiennes ! Soumises à l'harmonie capricieuse de la fantaisie, elles ignorent, ces venelles grimpantes et contournées, le souci rectalinéaire de nos villes modernes. Dès lors que .nous déambulons au cœur des quartiers anciens, à chaque minute nous repérons une vision nouvelle. Cette vivante imagerie ne manque pas de livrer à qui l'interroge son langage de confidences, et plus d'un coin nous devient de la sorte un ami d'élection. Pour ma part, chaque fOIS que reprend figure dans mon esprit la pente que j'habitai pendant plusieurs mois en plein quartier populaire de Florence, deux points fixent aussitôt mon attention : l'un se nomme la Costa Scarpuccia, l'autre la via San Leonardo. Pour les joindre, il faut passer par le Ponte Vecchio, sur la rive fauche de l'Arno; puis, arrivé à la petite place où se dresse l'église de Santa Félicita, gravir la ruelle qui monte en pente raide au fort du Belvédère. Cette ruelle .est la via délia Costa di San...